Plusieurs riverains de la commune de Croix-des-bouquets sont contraints de laisser leur maison pour fuir la terreur des gangs armés. Et toutes les dernières démonstrations scandaleuses de ces derniers prouvent réellement leur puissance dans la commune.
Après les habitants de Martissant, Bel-air et du bas Delmas, c’est au tour de ceux de la commune de Croix-des-bouquets, le fief du gang baptisé “400 mawozo” dirigé par Joseph Wilson alias Lanmò San Jou. Face aux dernières démonstrations de force de ce groupe, les Cruciens se retrouvent dans l’obligation de laisser leur maison pour aller se réfugier chez des amis ou des proches dans des zones plus ou moins tranquilles, comme le haut Delmas, Petion-Ville , Clercine … Certains d’entre eux y laissent la commune pour aller s’installer définitivement à la campagne, d’autres ont laissé définitivement le pays.
“Ce n’était pas une décision facile à prendre mais nous sommes obligés de nous fuir d’ici. Vue la situation sécuritaire de la commune, moi et ma famille devrons laisser notre maison pour aller à Delmas, louer une maison pour 3 mille dollars ou 4 mille dollars or on n’avait pas cela dans notre budget ” nous dit un jeune professionnel qui habite la commune depuis plus de 5ans.
Pointant du doigt sur les autorités du pays qui sont impuissantes face aux caïds, une dame se vante, par ailleurs de la tranquillité jadis de la commune
“Autrefois, Croix-des-bouquets était une zone paisible, ton seul souci était l’embouteillage et après se plaignent les habitants qui n’avaient pas d’autres préoccupations. Au-delà des impacts économiques, psychologiques notamment sur les enfants avec leur résultat scolaire insatisfait, cette situation sécuritaire est abominable” en témoigne t-elle.
Après Croix-des-bouquets, Torcelle et Laboule ont été également réputées pour des zones paisibles et résidentielles. Aujourd’hui, elles sont devenues des zones de cibles avec une présence constante des gangs armés qui imposent leur loi et ne cessent de terroriser la population.
Face à cette situation inédite, personne n’est épargnée. Et la Police ne peut ni rassurer ni protéger les citoyens. Au-delà de ça, aucune opération policière contre les gangs n’a encore porté fruit pour combler l’attente de la population.
Detail sur la photo de couverture: Des armes saisies en 2011 à Abidjan par des gardiens de la paix des Nations unies (image d’illustration).