Le mouvement Disc Joker a pris de l’ampleur en Haïti durant ces dix dernières années. Il est l’activité d’une personne qui fait tourner les platines dans des soirées pour mettre de l’ambiance par la musique.
Kemissa Trecile plus connue sous le non DJ Kemissa défiait les conceptions, elle fait son chemin et s’est faite remarquée dans cette tendance. “Il n’y a pas beaucoup de femmes, je voulais montrer que les femmes peuvent le faire aussi.” A confié la femme de 32 ans, passionnée de la musique.
Hormis d’être une DJ, Kemissa a étudié les sciences juridiques à l’université de Versailles en France. Souriante, elle nous a expliqué que c’était pas chose facile de se lancer et de faire le double travail. “Quand je parlais avec ma famille et mes amis (es) de mon projet, les réactions étaient majoritairement négatives”, souvient l’ancienne élève de l’institution du Sacré-Cœur de Turgeau.
À la grande surprise, elle nous a confié qu’elle n’a aucun sponsor. Elle a pris à elle seule les dépenses de ses activités.
Sceptique en raison de la situation sécuritaire du pays, pour elle, c’est de la persévérance et de l’espoir. “Cela devrait servir d’exemple aux jeunes, quand vous croyez dans vos rêves. S’investir et avancer”, a suggéré la juriste qui possède une spécialité en droit commercial international.
DJ Kemissa a fait sa grande première en 2015. Deux années plus tard, elle a lancé son brand «Au top Kemissa». Selon ses explications, c’est une petite entreprise où des jeunes tentent de s’en sortir en travaillant comme: photographes, danseurs..
“Dès le commencement, vous ne trouverez pas de résultats”, l’une des phrases forte qu’elle a martelée sur un ton confiant et sincère. Et aussi, la femme dévouée nous a dit qu’elle ne veut pas s’affoler pour parler de réussite, mais aujourd’hui on le connait dans le milieu. Le travail continue malgré ce n’est pas confortable, a-t-elle ajouté.
Elle est fière surtout de son style unique, la touche de tambour dans ses mixages. “Je sers de mes déceptions comme pont.” A déclaré l’amoureuse du basket-ball, grande supporteuse de cette fédération.
DJ Kemissa apporte sa contribution citoyenne
Elle participe à de nombreuses initiatives et anime des conférences. La native de Delmas nous a expliqué que c’est bien d’impliquer dans la communauté, on devrait tous et toutes contribuer à l’avancement de la société, a-t-elle conseillé.
“Préparons nous à mettre nos mains à la pâte”, suggère l’activiste féminine. Toujours selon elle, les jeunes bourrés(es) de compétences ont l’obligation de faire un faisceau pour le changement du pays. “Une seule personne ne peut pas tout arranger, ce sont les citoyens et les citoyennes qui développent les pays”, a lâché la femme simple, et audacieuse qui est toujours prête à oser.
Voulant se porter candidate à une poste élective. Kemissa Trecile appelle les jeunes à s’engager et avoir des plans méticuleux pour rester forts face à ce système. Elle a ajouté qu’on puisse voir ce que font les gens au lieu de garder sur leurs apparences. Elle a profité de rectifier pour les gens qui le jugent souvent pour sa couleur de peau. “Mes parents viennent du grand Sud, je suis du pays et étant DJ ça prouve que je valorise les relations humaines”, a rappelé la femme élevée par une mère gestionnaire et un père policier.
Kemissa en mode conseillère
Kemissa n’a pas raté la possibilité de parler aux jeunes filles, elle les suggère de prendre conscience de la société et surtout éviter d’être naïves. La clé c’est l’éducation d’après elle, et profite pour les dire de se former. Les choses ne sont pas faciles, pour les femmes c’est pire, a-t-elle souligné.
“N’ayez pas peur de vous. Imposer afin de conquérir votre place dans la vie quotidienne” conseille la DJ, étant toujours disponible pour échanger avec les jeunes. Elle a continué pour les dire que face aux manques de moyens économiques pour pouvoir payer les études, elles peuvent utiliser la technologie. “Il y a des cours en ligne gratuits, l’université YouTube est là”, a ajouté la chrétienne catholique.
La jeunesse peut quand elle veut. Les traces sont là. Les aînés nous ont tracé la route. Qu’on en consulte et corrige ce qui devrait pour le demain qu’on rêvera d’être meilleur, a conclu mademoiselle Kemissa.
Erickson ALCINÉ dit Erick. www.erick509@gmail.com