Qui est Luis Bernard Henry, le gagnant du prix littéraire Deschamps 2021?

0


Être une conscience c’est s’éclater vers le monde ” Jean Paul Sartre. Depuis des temps la situation du pays tant politique, sécuritaire et d’autres laisse les jeunes à désirer. Si certains décident de quitter à tout prix le territoire une grande partie a fait le choix de résister sans se limiter seulement au pays, surtout mentalement.

Parmi ceux et celles qui tiennent le flambeau de la résistance, on trouve Luis Bernard Henry, un jeune de 24 ans qui se laisse guider par l’ampleur de sa plume et la douceur de l’écriture qui le chatouille depuis le cerveau jusqu’en arrivant sur une feuille. De fait, il est le lauréat du prix littéraire Henri Deschamps cette année, ce prix a été créée en 1975 par les membres de la société « Maison Henri Deschamps ». Il en est le plus jeune récipiendaire de ce prix très convoité.

Si le prix Deschamps est le plus prestigieux prix littéraire en Haïti et l’un des plus importants de la caraïbe, il l’a reçu avec un mélange de sentiment et d’émotions. Le natif des Cayes nous raconte: “ Quand j’ai trouvé la nouvelle il y avait un cris, une euphorie immense ainsi qu’une satisfaction. Puisque recevoir ce prix ça annonce une carrière plutôt intéressante ”.

Dès son adolescence, Luis Bernard Henry a commencé par user l’encre de ses plumes. Le jeune écrivain a gagné le concours avec son roman titré « La petite fille bleue ». Le plus grand obstacle qu’avait l’ancien élève du Collège Frère Odile Joseph de la ville des Cayes, c’était de sortir le cris de lui-même pour faire le livre, autrement dit pour partager ses blessures intimes avec les autres.


La petite fille bleue

Un livre qui met en relief l’histoire d’une enfance bouleversée, d’une révolte… Plusieurs personnages en font partie et décrivent leurs batailles avec des désirs intimes, des blessures et surtout des envies de voyage. Nécessairement la violence quotidienne. “ L’inspiration de cet ouvrage n’est pas précise. Il est tantôt intime et tantôt social. C’est venu d’un profond dialogue avec moi-même. ” A scandé l’étudiant en Philosophie et Sciences politiques à IERAH/ISERSS, tout étant confiant à sa continuité.

Si Marcel Proust a dit : « Autrui est une tombe impénétrable ». Le passionné des belles lettres, pour sa part, nous argue une autre particularité. “ L’écriture est le moyen le plus sûr que j’ai d’aller vers l’autre ”, a confié le chrétien catholique. Notons qu’il est le fils unique de sa mère, une commerçante courageuse.

Luis ne peut jamais oublier sa professeure de littérature en classe de seconde, Mme Prisca Céliscar qui lui a conseillé de lire « Zoune chez sa Ninnaine » roman de Justin Lhérisson. Ce qui a pimenté sa passion pour l’écriture. Fréquentant la bibliothèque de l’institut pour la promotion et le développement de l’éducation et de la culture ( IPDEC ), l’ancien élève du Collège de la Providence des Cayes a croisé le chemin de Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis, Albert Camus, James Baldwin… qui n’ont pas tardé à devenir des modèles pour lui.

N’aime pas jouer aux conseillers, Luis Bernard Henry pense que si un jeune veut circonscrire dans le domaine des arts. Il/elle doit vraiment ressentir le monde, vouloir l’appliquer et surtout sentir un acte intime. “ En un mot, si un jeune veut suivre mes traces, il n’a qu’à écrire ”, martèle l’homme qui a pour deuxième loisirs le football.

Le jeune utopiste n’est pas à son premier concours. Avec son texte « la terre des brûlés » au début de l’année, il a été le deuxième lauréat de la 10ème édition du prix du texte Francophone d’Écritures théâtrales Contemporaines de la Caraïbe ( ETC Caraïbe ). Aussi passionné du théâtre, il a une pièce en préparation. La violence et la perte sont entre autres les thématiques.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici