Rencontre avec Docteur Kenzy Jean Pierre, un passionné de l’environnement

0



Il n’y a point de limite quant à la mise en disposition de nos connaissances au service de notre communauté. Formé en médecine à l’Université Notre Dame d’Haïti, Kenzy Jean Pierre ne consacre pas son temps seulement à des services de consultation à un clinique ou à un hôpital, son engagement sur la question de changement climatique en est la preuve.

Âgé de 29 ans, docteur Kenzy Jean Pierre est très actif sur les sujets concernant l’environnement. Outre, il a reçu des formations en gestion de service de santé, programme de l’université de Montréal, et sur les changements climatiques. Cette formation sur le changement climatique pour les spécialistes de santé, dans toute la Caraïbe, a été dispensée par l’université West Indies de Trinidad and Tobago. Le passionné de l’environnement se rendra au Belize, ce mois, pour un stage suite à sa formation.

Changement climatique

Le dérèglement climatique est au coeur des débats ces derniers temps vu à ses conséquences néfastes auxquelles nombreux pays font face.

Malheureusement, Haïti fait partie des 3 pays les plus vulnérables face au changement climatique.“Ce n’est pas un phénomène du futur, nous vivons le changement climatique dans le pays. Nos vies sont menacées parce que la question est mal comprise en Haïti”, nous a expliqués le natif de Port-au-Prince lors d’une entrevue avec le natif de Port-au-Prince.

“Premièrement le changement climatique manifeste par le haussement du niveau de la mer, rien avoir avec le Tsunami, l’eau avance sur les terres qui sont devenues moins arables”, nous dit docteur Kenzy. Et comme conséquence, cela réduit l’espace de production agricole et peut provoquer de fortes pluies (ondes tropicales) ainsi que d’autres conséquences sur le plan sanitaire.

“Il y a aussi la sécheresse, les rares pluies enregistrées sont le don des ondes tropicales. La période de sécheresse produit de la poussière et cela affecte les gens souffrant d’asthme ainsi que d’autres maladies. La rareté d’eau est également l’une des retombées et qui engendre des problèmes d’hygiènes. La sécheresse affecte également le secteur agricole, ce qui provoque la montée du taux d’inflation et alimente l’insécurité alimentaire ” précise l’ancien élève de Saint-Louis de Gonzague.

Atelier de formation / crédit photo: Observatoire sur la Santé et le Climat en Haïti (OSCH)



Si les gens parlent de « Solèy la ki vin pi cho », Kenzy Jean Pierre explique : “ On parle plutôt de l’augmentation de la température moyenne. Dans le cas de changement climatique, le soleil ne chauffe pas la terre mais il envoie des rayons infrarouges. Ces rayons doivent réchauffer la terre et retourner vers le soleil, mais la couche de gaz (effet de serre) fait qu’ils passent plus de temps à d’y retourner. Incluses les activités humaines comme pollution, ces phénomènes densifient l’effet de serre et bloquent les rayons infrarouges. De là, la terre surchauffe et la température moyenne augmente.”

On s’en souvient de la mort des dizaines de gens l’année dernière au Canada suite à une vague de chaleur. Cette vague manifeste par l’épuisement du corps. On perd de l’eau qu’on a en transpirant (sueur), une situation plutôt inquiétante pour Haïti. On n’est pas sans savoir que la majorité des gens dans le pays fonctionnent quotidiennement sous le soleil comme les petites revendeuses, les gens qui remplissent les véhicules de transport en commun ( bèfchenn) les «Potè, bouretye»…

Toutefois, cette vague de chaleur peut prendre un autre niveau en provoquant des arrêts cardiaques. Selon des données, en Haïti, nombreuses personnes sont décédées d’Accident cérébro-vasculaire ( AVC). C’est une maladie silencieuse, la chaleur extrême et la tension peuvent être la cause.

Le changement climatique a d’énormes affectations, de malnutrition à problème de santé, une longue liste. Les enfants sont les plus vulnérables ainsi que les femmes surtout celles qui sont en pleine ceinture, souligne l’homme qui a inspiré de l’expérience du séisme de 2010 pour étudier la médecine.

atelier de formation/crédit photo: Observatoire sur la Santé et le Climat en Haïti (OSCH)



Que doit faire Haïti pour palier à ce phénomène ??

Comme dit l’adage : “ Mieux vaut prévenir que de guérir”. Le docteur Kenzy Jean Pierre pense qu’on doit prioriser l’aspect préventif sur celui du curatif.

“On doit agir sur les différents déterminants de santé. En amont, former les gens sur l’agriculture et la santé et autres, puisque cela ne reste pas seulement une question médicale. Le changement climatique demande une approche multi-sectorielle rassemblant les spécialistes en santé publique, en aménagement du territoire, en climatologie…” a-t-il déclaré. Il faut souligner qu’il organise déjà des formations en ligne sur ce sujet via l’Observatoire sur la Santé et le Climat en Haïti (OSCH) où il est membre.

De plus , ce phénomène affecte également la santé mentale des gens. “Il faut que l’État aille à la rencontre de la population, les ministères ont l’obligation de travailler ensemble, la primature doit les coiffer pour de meilleurs résultats.” a-t-il relaté tout en considérant l’idée sur la santé dans toutes les politiques.

Notons que le Fonds vert qui s’occupe des questions climatiques a un partenariat avec le ministère de l’environnement en Haïti. À ce fait, le docteur évoque la mauvaise répartition du budget puisque, selon lui, l’État devrait investir dans la médecine préventive.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici