Le flux de réactions s’intensifie après l’attaque armée samedi matin à Croix-des-Bouquets, zone Cité Doudoune, mettant fin à la vie d’une mère et ses deux filles ainsi que 2 autres personnes qui les accompagnaient. À la une, le journaliste présentateur à la RTVC, Georges Allen, exprime son amertume et lance un appel de révolte à la jeunesse du pays.
Dans sa réaction de ce dimanche, le professionnel affirme qu’il a appris la nouvelle avec un double sentiment. Celui d’une profonde tristesse et celui de l’impuissance. Impuissance en ce sens qu’il fallait être en mesure de donner une réponse arrogante, forte à cet acte insolent, lâche, déshumanisant et ignominieux. “ Et, ma tristesse est d’autant plus profonde que le mari de la dame et père des deux jeunes femmes a été mon professeur d’Histoire ”, a confié le journaliste.
Révolté, Georges Allen laisse son dévolu sur les jeunes du pays qui fêtaient, en dépit de tout, la journée internationale de la jeunesse la semaine dernière. À ce fait, l’homme qui est également juriste de formation pense qu’un tel acte devrait révolter les jeunes.
“ On ne peut que se demander : où sont ces associations de jeunes toujours prêtes à célébrer la journée mondiale ou internationale de la Jeunesse? Où sont ces jeunes qui, le 12 août dernier, m’appelaient, me serinaient à l’oreille qu’il faut que j’intervienne à l’occasion pour rappeler aux jeunes leur mission, bla-bla-bla… Donc, le comportement passif, léthargique de la jeunesse qui ne se réveille que par occasion et pour des petites causes est déplorable et je le déplore ”, s’en plaint-il.
Voulant s’exprimer sur le comportement nonchalant de la jeunesse du pays face aux différents problèmes, le présentateur du journal 19-20 de la Radio Télévision Caraïbes a déclaré : “ les jeunes doivent participer à tous les niveaux à la Construction du pays, participer au combat pour l’application de la Loi, pour le respect des Droits. Les jeunes viennent de perdre deux des leurs (les sœurs Desanclos), avant elles, ils en avaient perdu d’autres qui eux aussi incarnaient l’espoir de par leur formation universitaire… Qu’attendent les jeunes pour participer dans la lutte pour une autre Ayiti ? Le crime sans nom du samedi 20 août suffit pour porter les jeunes à dire NON. Un NON catégorique et absolu ! C’est une erreur capitale de croire que le soulèvement ne peut apporter le changement. Les soulèvements que le pays a connus par le passé n’ont pas donné de grands résultats parce qu’ils avaient été engagés et effectués pour des politiciens qui avaient leur agenda personnel. Aujourd’hui, les jeunes doivent faire la Révolution pour le pays et pour eux-mêmes. Lecteur de Marx que je suis, sans être Marxiste, je crois comme lui que la Révolution est la condition de l’émancipation des peuples ”.
Selon lui, le SOULÈVEMENT reste le seul remède à tous les problèmes tout en rappelant qu’en mai 1968, les jeunes Français l’avaient fait. Dans les années 1960, les jeunes Américains l’avaient fait.