Le milieu médiatique haïtien est une fois de plus victime des gangs armés qui n’arrêtent pas de dicter leur loi sur tout le territoire national. Ce dimanche 11 septembre 2022, tôt dans la matinée, la nouvelle de la mort d’une adolescente de 17 ans, tuée au Carrefour de Cité Soleil se propageait sur les réseaux sociaux. Une équipe de 7 journalistes s’est donc proposée pour aller vérifier l’information exactement où s’est produit le prétendu crime.
Il était midi quand ces travailleurs de la presse ont pris la direction de Brooklyn, localité de la commune de Cité Soleil. Ils ont pu rencontrer la famille de la jeune Christella Delva, tuée d’une balle à la tête selon les témoignages de ses proches.
Frantzsen Charles et Tayson Latigue travaillant pour le compte de FS News et Ti jèn jounalis ont été tous deux touchés par balles. Personne n’est jusqu’ici en mesure de donner de leurs nouvelles.
“ L’attaque a été perpétrée aux environs de 15 Heures alors qu’on s’apprêtait à rentrer », explique l’un des journalistes, sauvé de justesse, qui faisait partie du staff.
“Les 2 jeunes journalistes victimes ont été au premier rang à bord d’une motocyclette. On a été attaqué par 4 hommes armés qui ont tiré sur nous à bout portant, les 2 confrères sont tombés par terre sous les rafales des balles”, ajoute-t-il, ajoutant que les malfrats ont pu récupérer deux motos avant de s’emparer du corps des 2 jeunes hommes.
Les 5 journalistes qui ont pu sauver leur peau, selon la source, avaient utilisé comme refuge une plantation de canne à sucre située aux environs de médecin sans frontières.
« On peut affirmer que les deux confrères sont bel et bien morts puisqu’après, on a vu des traces de sang sur les lieux de l’attaque », avance la source, en évitant toutefois d’affirmer que les victimes ont été calcinées.
“ Cette action est l’œuvre des « G9, fanmi e alye » poursuit-il. Je pense que c’est un acte prémédité puisqu’avant nous, une autre moto avait traversé l’espace et les hommes armés ont levé leurs mains en signe d’approbation, mais quand nous sommes arrivés à leur hauteur, ils ont ouvert le feu, martèle le journaliste délaissé, le moral à zéro.
Vivre en Haïti est un pari risqué selon plus d’un. Personne ne pourrait prétendre être à l’abri du danger. La machine infernale de l’insécurité continue d’agrandir le nombre de familles endeuillées.
La liste des travailleurs de la Presse morts ou portés disparus en Haïti continuent de s’allonger et à cette liste viennent s’ajouter Frantzsen Charles et Tayson Latigue .