Haïti était le théâtre d’une nouvelle journée de mobilisation, ce lundi 3 octobre 2022, jour fixé pour la rentrée des classes. Si pendant le week-end des responsables d’établissements ont enjoint les parents à garder leurs enfants à la maison au risque de les exposer au danger de l’insécurité, des gens en uniformes scolaires ont quand même répondu à l’appel du MENFP.
Si le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle a confirmé ce lundi matin l’ouverture graduelle des classes, (Tipa Tipa), les membres de la population en ont décidé autrement.
En effet, en ce jour décisif, sur tout le territoire national, des milliers de gens ont foulé le macadam pour exiger la démission du Premier ministre de facto Ariel Henry.
Pour les Capois, il n’est plus question de revendications contre la hausse des prix de l’essence. Le chef du gouvernement doit désormais signer la lettre y relative aux demandes de la population qui doit confronter à de nombreuses difficultés.
Un groupe de manifestants a saccagé un entrepôt de la Valerio Canez situé à la Rue 13B, Cap-Haïtien. Des réfrigérateurs, ventilateurs, réchauds et d’autres objets ont été emportés avant l’intervention de la police qui a fait usage de gaz lacrymogène.
À Petion-ville, les citoyens ont également gagné les rues pour faire entendre leur voix. Des jeunes vêtus d’uniforme de différents établissements scolaires ont été remarqués dans ce vaste mouvement qui a parcouru les quartiers de Jalousie, Philippeau, Desermithe entre autres avant d’occuper les rues de la commune. Les Pétion-villois (es) ont eu les mêmes revendications, la démission du docteur Ariel Henry.
La route de Delmas était également occupée par des protestataires. À Jacmel, Léogâne et d’autres villes du pays, la situation n’a pas été différente.
Le pays sombre de jour en jour dans le chaos. Des hôpitaux, des compagnies téléphonique, des banques commerciales et d’autres entreprises menacent de fermer complètement leurs portes en raison de la rareté de carburant qui perdure depuis des mois. La population vit dans un total désarroi et n’arrête pas de cracher son ras-le-bol alors que les autorités concernées continuent dans leur déni.