Comme annoncé lors d’un cocktail de presse organisé samedi, la dix-neuvième édition du Festival Quatre Chemins a été lancée le lundi 21 novembre 2022 pour finir son cap le 3 décembre. La thématique principale de cette édition est « Sou lanmè ».
Le lancement de ce festival, considéré comme l’un des plus grands événements théâtraux du pays, a eu lieu lundi dans les locaux du Centre d’Art. Tous les spectacles se tiendront à Port-au-Prince.
« Dlo sèl » de Schneiderson René et Jasmine Augustin a ouvert cette 19e édition. À la fois saisissante et poignante, cette performance a questionné, sans ambages, la problématique de la faim dans la société haïtienne. Ce spectacle a été une parfaite radiographie de la situation de millions d’Haïtiens qui vivent malheureusement dans l’insécurité alimentaire. En plus, l’artiste pluridisciplinaire Daphné Menard et la chanteuse et plasticienne Mide Steffi Médard ont assuré entre autres l’animation musicale.
La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence entre autres, du Directeur artistique Guy Régis Jr., de nombreux partenaires du festival, de l’invité spécial Rolando Etienne, des artistes et d’un public intéressé.
Elizabeth Pierre-Louis (Fokal), Fabrizio Poretti (Ambassade de Suisse en Haïti), Radhia Oudjani (AFD), Vincent Hommeril (Ambassade de France), Géraldine Le Carret (Le Centre d’art), Franck Robert (UrbAyiti) sont parmi les représentants des institutions soutenant le festival, qui ont pris la parole lors du lancement.
« Sou lanmè »
Selon les explications du metteur en scène et écrivain Guy Régis Jr., la phrase « Sou lanmè… une île où on ne parle pas de mer est une île perdue sur terre. » survient d’une réflexion de ce qu’on fait de la mer du pays.
La thématique « Sou Lanmè » révèle aussi de l’idée de rappeler aux citoyens l’existence de la littorale, bien que la mer que l’on voit quand on se trouve sur les collines de Port-au-Prince est pourrie en raison de nos déficiences dans les infrastructures. Un problème environnemental en grand besoin d’un regard soutenu.
En parlant du sujet lié à la mer, Guy a touché également la question historique concernant notre origine du fait que les vendeurs d’esclaves ont utilisé la voie maritime pour arriver en Amérique avec nos ancêtres. “ Sou lanmè, c’est un sujet extrêmement important ”, juge l’écrivain, pensant qu’en dépit des problèmes qu’il y a dans la capitale, c’est nécessaire d’avoir un festival.
L’éditorial de la 19e édition
« Une île où on ne parle pas de mer est une île perdue sur terre. »
Sommes-nous encore une île ?
Que devient notre étendu littoral ?
Que sont-elles devenues, ces mers, ces eaux qui nous entourent ?
Et que seront-elles dans les temps à venir ?
Que sont devenus nos îlets ?
Y a-t-il toujours une baie à Port-au-Prince ? Si oui, pourquoi la mer y est ignorée ?
Y a-t-il une anse à Jérémie ?
Un golfe à La Gonâve ?
Un port à Jérémie ?
Nos mers nourrissent-elles ses pêcheurs ? Nous nourrissent-elles ?
Qui sont nos pirates ?
Que sont nos nouveaux flibustiers ?
Qui gouverne La Navase ?
Guy Régis Jr