Depuis le 20 novembre, un peu partout dans le monde, les yeux des amoureux du ballon rond sont fixés sur le Qatar. En Haïti, faute d’électricité, certaines gens ont recouru à d’autres alternatives pour regarder la plus grande fête du football. Entre-temps, la misère, la cherté de la vie et l’insécurité battent leur plein sur les 27 750 kilomètres carrés.
La devise américaine s’échange jusqu’à 150 gourdes sur le marché informel et, dans le formel, jusqu’à 139 gourdes. Ce qui entraîne une augmentation vertigineuse du prix des produits de tout genre. Comme conséquence, le pouvoir d’achat de la population a, sans aucun doute , connu une baisse considérable. À cela, s’ajoute le taux d’inflation qui atteint plus 38 % en septembre dernier.
La République Dominicaine nous renvoie nos frères et sœurs
Les autorités de l’immigration de la République Dominicaine continue de chasser les Haïtiens sur leur territoire. Les images en circulation nous montrent que des agents de l’immigration de ce pays voisin ambalent des dizaines d’Haïtiens pour leur retourner en Haïti, alors que les autorités haïtiennes ne se sont pas montrées trop préoccupées par cette situation qui a soulevé grogne et indignation chez la population.
Rareté de carburant persiste
Les produits pétroliers se raréfient dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince au fur et à mesure, moins d’un mois après le déblocage spectaculaire du Terminal Varreux. Au passage, au moins 5 départements du pays n’ont pas été alimentés dans la distribution des produits pétroliers annoncée par le gouvernement.
Le choléra a fait son grand retour dans le pays. Plus de deux mois après le premier cas confirmé, près de 11 000 cas suspects de choléra en Haïti, environ 40 % des cas confirmés concernent des enfants, selon l’UNICEF. Le pire est à craindre surtout si on se réfère aux indicateurs socio-économiques du pays.
Quid de l’insécurité ?
Malgré les sanctions prises par le Canada contre certains hommes politiques, parce qu’ils financent des gangs armés, les actes de criminalité et de kidnapping n’ont connu aucun répit. Dans la troisième circonscription de Port-au-Prince, les civils armés continuent d’étendre leurs tentacules, sous les yeux passifs, et même complices des autorités étatiques. À SousMatla, dans la commune de Cabaret, une quinzaine de personnes sa été tuée et des maisons incendiées par des bandits armés dans la soirée du 29 novembre.
En attendant la fin de la trêve observée pour la coupe du monde, les maux s’empilent dans le pays. Les ventres crient famine. Les balles tuent les innocents. Le noël est asphyxié. Plus de fêtes de fin d’année. “Aprè dans, tanbou lou”, dit le proverbe de chez nous.