Les forces de l’ordre américaines via le FBI ont transféré, ce mardi, en détention en Floride, États-Unis, les nommés
James Solage, Christian Emmanuel Sanon, Joseph Vincent et le Colombien Germàn Rivera Garcia. Suspectés dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021, ces derniers doivent comparaître ce mercredi premier février devant un tribunal fédéral à Miami.
En effet, une plainte pénale accuse les doubles citoyens haïtiano-américains James Solages, 37 ans, Joseph Vincent, 57 ans, et le citoyen colombien Germán Rivera Garcia, 44 ans, d’avoir conspiré en vue de commettre un meurtre ou un enlèvement en dehors des États-Unis et d’avoir fourni un soutien matériel et des ressources entraînant la mort et d’avoir conspiré en sachant ou en ayant l’intention que ce soutien et ces ressources seraient utilisés pour préparer ou exécuter la conspiration de meurtre ou d’enlèvement, rapporte le journal américain Miami Herald.
Et, une autre plainte pénale accuse le double citoyen haïtiano-américain Christian Emmanuel Sanon, 54 ans, d’avoir conspiré pour faire sortir clandestinement des marchandises des États-Unis et faire en sorte que les informations sur les exportations ne soient pas déposées et d’avoir fourni des informations illégales sur les exportations. Les suspects Solages, Vincent, Rivera et Sanon doivent comparaître pour la première fois devant un tribunal fédéral ce 1er février à 14 heures devant la juge d’instance Alicia Otazo-Reyes à Miami.
La justice haïtienne brille par son lenteur dans le cadre de l’enquête relative à cet assassinat. Entre-temps, ces quatre accusés, transférés ce 31 janvier 2023, allongent la liste des personnes concernées dans le complot menant au meurtre de Jovenel Moïse en détention aux Etats-Unis à sept.
Notons que les autres hommes accusés sont l’ex-militaire colombien Mario Antonio Palacios Palacios, 43 ans, l’entrepreneur haïtien Rodolphe Jaar, 49 ans, et l’ex-sénateur Joseph Joel John, 51 ans.
Le complot
Selon ce qu’a rapporté Miami Herald, les plaintes des autorités fédérales indiquent que James Solages, Joseph Vincent, Germán Rivera Garcia, Christian Emmanuel Sanon et d’autres personnes ont participé à des crimes qui ont abouti à l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Il est révélé qu’en avril 2021, Solages, Sanon et d’autres conspirateurs se sont rencontrés au sud de la Floride pour discuter d’un changement de régime en Haïti et du soutien au pasteur Sanon, à l’époque, un aspirant candidat politique haïtien. Après cette réunion, une liste d’équipements et d’armes nécessaires à l’opération de changement de régime a été communiquée au natif de Jacmel James Solages, qui l’a ensuite partagée avec Sanon.
Selon la plainte, les éléments de cette liste comprenaient des fusils, des mitrailleuses, des gaz lacrymogènes, des grenades, des munitions, des gilets pare-balles et d’autres armes et équipements.
Puis en mai 2021, Sanon a passé un contrat pour l’achat d’équipements nécessaires au soutien de ses forces “militaires privées” en Haïti. Ses forces privées comprenaient environ 20 ressortissants colombiens avec une formation militaire qui ont été recrutés pour aider à l’opération et assurer la sécurité du pasteur Sanon. Le nommé Germán Rivera Garcia dirigeait le groupe colombien, selon les allégations.
En plus, il est allégué que Sanon a conspiré avec d’autres personnes pour expédier 20 gilets balistiques destinés à être utilisés par ses forces militaires privées du sud de la Floride vers Haïti le 10 juin 2021. Les gilets ont été expédiés sans la licence d’exportation requise par le ministère du Commerce des États-Unis et sans les déclarations d’information sur les exportations requises.
À la mi-juin 2021, le soutien au remplacement du président Moïse s’est déplacé vers un ancien juge de la Cour suprême d’Haïti. Ce juge a signé un document demandant de l’aide pour l’arrestation et l’emprisonnement du président Moïse. En outre, un document prétendument signé par ce juge prétendait offrir l’immunité en Haïti à ceux qui participaient à l’opération.
À ce fait, le 19 juin 2021, Solages, Vincent, Rivera et d’autres ont communiqué leurs plans pour arrêter le président Moïse, le détenir et l’emmener dans un avion vers un lieu inconnu. Le projet n’a pas abouti, car les conspirateurs n’ont pas réussi à obtenir l’avion et les armes nécessaires à l’opération.
Le 28 juin 2021, selon les documents d’accusation, Solages s’est rendu d’Haïti au sud de la Floride pour partager avec d’autres les documents prétendument signés par le juge haïtien demandant assistance et immunité. Solages est retourné en Haïti le 1er juillet 2021 pour participer à l’opération contre le Président.
Il est allégué que le 6 juillet 2021, Solages, Vincent, Rivera et d’autres se sont rencontrés dans une maison près de la résidence du Président Moïse, où des armes à feu et du matériel ont été distribués et où Solages a annoncé que la mission était de tuer le président Moïse. Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, ils ont exécuté leur plan.
Transférés aux Etats-Unis, James Solages, Joseph Vincent et le Colombien Germán Rivera Garcia risquent la prison à vie s’ils sont reconnus coupables. Et le pasteur Christian Emmanuel Sanon risque jusqu’à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. Un juge de la cour fédérale de district déterminera la peine après avoir pris en compte les lignes directrices américaines en matière de condamnation et d’autres facteurs statutaires.