Si après le passage du séisme dévastateur du 12 janvier 2010 le secteur de la construction, qui était déjà en crise, a été l’un des plus touchés avec environ 250 mille maisons détruites, et 50 % de dommages et de pertes au niveau du grand Sud (Cayes, Nippes, Grand’Anse) pour celui du 14 août 2021 selon l’État haïtien, il n’en est pas moins épargné par les violences des gangs armés qui sévissent, notamment, dans diverses zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Ces dernières années, le pays connaît une recrudescence du phénomène d’insécurité sans précédent.
Lors de leurs exactions, les bandits tuent, violent et incendient aussi des dizaines de biens, dont des maisons pour ne citer que les cas des affrontements armés dans le village artistique de Noailles dans la commune de Croix-des-Bouquet en octobre 2022, à Butte Boyer, Cité Soleil en avril et mai 2022.
La liste des zones dites de “non-droit” s’agrandit. Des milliers de familles sont obligées d’abandonner leurs domiciles pour trouver refuge vers d’autres lieux.
Le cas , par exemple, de celles qui se réfugient sur des places publiques à Clercine, sur la place Hugo Chavez près de l’aéroport international, au Champs de Mars aux environs du Palais national ou vers des familles d’accueil.
“Entre septembre et novembre 2022, plus de 5 000 personnes se sont déplacées dans les départements de l’Artibonite et du Centre à la suite des attaques armées, vers des sections communales moins à risques” a indiqué l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) précisant que la majorité de ces personnes déplacées confronte à des difficultés de logements et de nourriture.
L’organisation estime que le nombre de personnes déplacées, provoqué par les violences armées dans la capitale a triplé au cours des cinq derniers mois, suite à une évaluation, menée entre juin et août 2022.
“Plus de 113 000 déplacés internes en Haïti. Parmi elles, 96 000 individus ont fui l’insécurité dans la capitale, en raison de la violence entre gangs et aux troubles sociaux” , a-t-elle recensé.
Certaines personnes ayant fui leurs demeures dans des zones auparavant très à risque pour habiter un autre quartier plus ou moins sécuritaire se retrouvent aujourd’hui dans la même situation, car les groupes armés ne cessent d’étendre leurs tentacules.
Les violences armées prennent de plus en plus d’ampleur dans le département de l’Artibonite. Une opération policière du mercredi 25 janvier 2023 s’est soldée par l’assassinat de sept (7) policiers à Liancourt, une commune du Bas Artibonite, lors d’une attaque des bandits de la base “Gran Grif” dirigée par le nommé Luckson.
Face à ce dilemme, les citoyennes et citoyens sont laissés pour contre devant l’indifférence des autorités qui n’agissent pas pour rétablir la paix dans le pays et répondre à leurs responsabilités de garantir les services sociaux à la population.