C’est la capitale d’Haïti, Port-au-Prince. Lieu administratif et symbolique du pays. Depuis près de trois ans, celui ou celle qui l’habite peut être vu comme un héros, parce qu’ici, on troque la vie contre la mort au quotidien. On sort chez soi au signal des bandits armés, non au signal des autorités légalement reconnues et payées par la population haïtienne.
A chaque quartier son chef de gang. Son général. Son tout-puissant. Port-au-Prince est émietté par les voyous, sous les yeux des autorités qui fonctionnent au frais de la République. Plus on y reste, plus on s’expose à la fracture des projectiles. Une balle nous attend comme le bonjour à notre réveil du matin.
On se questionne sur les mécanismes employés par des habitants de Port-au-Prince pour continuer à y rester. Ici, la vie est un leurre. On décide sur qui doit vivre ou mourir. Qui sont ceux qui y habitent encore quand on sait que les balles n’ont pas d’état d’âme ? Les résignés ou les braves ? Les conscients ou les inconscients ?
Bienvenue à Port-au-Prince, capitale des morts-vivants et des survivants. Si on résiste encore dans la capitale, c’est parce qu’on est ces genres d’homme qui pensent que tout va être meilleur pour demain. Bienvenue à Port-au-Prince où les rues ensanglantées crient assez !