L’ancien président américain Donald Trump fait l’objet de poursuites pénales. Il a été inculpé, jeudi, par la justice de l’État de New York et son procureur à Manhattan, Alvin Bragg d’avoir acheté le silence d’une actrice de films pornographiques en 2016, rapportent plusieurs médias américains dont le New York times. C’est une première historique.
Le grand jury d’un tribunal de New York a voté l’inculpation au pénal de l’ancien locataire de la Maison-Blanche pour avoir versé 130 000 dollars américains à la Star X Stormy Daniels, confient des sources proches du dossier aux journaux le New York times et CNN.
Pour le milliardaire, “Il s’agit de persécution politique et d’ingérence électorale au plus haut niveau de l’histoire” indiquant qu’il n’abandonnerait pas la course présidentielle de 2024.
“Je suis sûr que cette chasse aux sorcières se retournera violemment contre [le président actuel] Joe Biden, a-t-il indiqué dans une longue déclaration écrite. Le peuple américain sait exactement ce que les démocrates de la gauche radicale sont en train de faire. Tout le monde peut le constater. Donc, unis et forts, nous vaincrons d’abord Alvin Bragg, puis nous vaincrons Joe Biden, et nous allons jeter chacun de ces démocrates véreux hors du pouvoir afin que nous puissions RENDRE À L’AMÉRIQUE SA GRANDEUR!”, a déclaré l’ex-président populiste dans un long communiqué.
Son fils Éric Trump, de son côté, dénonce un acte opportuniste visant un opposant politique en pleine campagne électorale. Quant à son avocate Alina Habba, son client est victime d’une version corrompue et déformée du système judiciaire et de l’histoire des États-Unis.
L’argent a été versé à la réalisatrice de films X Daniels de son vrai nom Stéphanie Clifford avant la tenue de la présidentielle américaine en novembre 2016, pour qu’elle taise une supposée relation extraconjugale 10 ans plus tôt en 2006 avec le républicain.
Selon Reuters, l’avocat personnel de l’ancien président, Michael Cohen, a déclaré qu’il avait coordonné avec Trump les paiements à Daniels et à une deuxième femme, l’ancienne mannequin Playboy Karen McDougal, qui a également déclaré avoir eu une relation sexuelle avec lui. Trump a nié avoir eu des relations avec l’une ou l’autre des femmes déclarant qu’il est “complètement innocent”.
“Personne n’est au-dessus de la loi” a répliqué de son côté l’avocat de l’actrice au centre de cette affaire. L’inculpation de Donald Trump n’est pas un motif de réjouissance, a assuré Clark Brewster sur Twitter. Maintenant, que la vérité et la justice l’emportent, a-t-il ajouté.
En effet, selon la procédure pénale de l’État de New York, le procureur Bragg est en principe censé se conformer au vote d’inculpation du grand jury dont les débats sont confidentiels. Après l’inculpation, Trump devrait, en principe, se rendre au tribunal de Manhattan pour se voir signifier par un juge sa mise en examen, être brièvement placé en état d’arrestation, photographié et avoir ses empreintes digitales relevées et d’autres traitements à ce stade. Il devra alors plaider coupable ou non coupable.
Le bureau de Bragg a déclaré qu’il avait contacté l’avocat de Trump pour coordonner une reddition, qui, selon un responsable du tribunal, aurait probablement lieu mardi prochain.
De leurs côtés, les avocats de Trump, Susan Necheles et Joseph Tacopina, ont déclaré qu’ils « combattraient vigoureusement » les accusations.
Suite à la mise en accusation de Trump, les républicains ont rapidement réagi. C’est le cas du président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy affirmant que cette décision “a causé un dommage irrémédiable à notre pays” ajoutant que le peuple américain ne tolérera pas cette injustice.
Pour la cheffe du Parti républicain, Ronna McDaniel, l’inculpation était un abus de pouvoir flagrant émanant d’un procureur concentré sur une vengeance politique au lieu d’assurer la sécurité de la population.
C’est la première fois dans l’histoire politique américaine, qu’un ancien président à faire face à des accusations criminelles. Pendant sa présidence, il a résisté à deux tentatives du Congrès voulant le démettre de ses fonctions. Notons que, selon CNN, le 45e président des États-Unis faisait face à plus de 30 chefs d’accusation liés à la fraude commerciale.
crédit photo : AFP