Le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du ministère du Trésor des États-Unis annonce, ce mercredi 5 avril 2023, avoir mis sous sanctions l’ancien député Gary Bodeau pour “son implication étendue dans la corruption en Haïti”. Au parlement haïtien, M. Bodeau, par son influence, était une machine à ramasser de l’argent.
Selon le sous-secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier Brian E. Nelson, des responsables, corrompus comme Bodeau ont créé un environnement qui permet aux gangs armés illégaux et à leurs partisans d’infliger de la violence au peuple haïtien.
« Avec nos partenaires, y compris le Canada, nous nous engageons à tenir responsables ceux qui sapant l’intégrité du gouvernement haïtien et déstabilisent le pays. » A-t-il ajouté dans le communiqué relatif à cette nouvelle sanction.
Toujours d’après les autorités américaines, l’ancien député de Delmas s’est directement ou indirectement engagé dans la corruption, y compris le détournement de biens de l’État haïtien.
L’ancien parlementaire a été impliqué dans plusieurs stratagèmes corrompus dans lesquels il s’est engagé dans des efforts pour influencer le résultat des nominations politiques haïtiennes, y compris la facilitation et la sollicitation de pots-de-vin d’une valeur de millions de dollars, indique ledit communiqué, précisant qu’en 2018 il a payé des responsables haïtiens pour obtenir leurs votes tout en cherchant des nominations à un poste ministériel. Et, il a également sollicité un gros paiement de corruption d’une valeur de centaines de milliers de dollars auprès de hauts fonctionnaires du gouvernement en échange de son soutien politique.
En 2019, Bodeau a offert de voter avec succès à la Chambre des députés d’Haïti pour une éventuelle personne nommée par le ministre en échange de millions de dollars versés par le biais de paiements individuels aux membres de la Chambre des députés. Plusieurs hommes d’affaires haïtiens ont fourni entre 500 et 600 millions de gourdes haïtiennes (soit environ 6,2 à 7,4 millions de dollars américains) aux députés pour influencer le résultat d’un vote ministériel, a détaillé ledit communiqué.
En effet, tous les biens et intérêts de l’ancien parlementaire qui se trouvent aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle de personnes américaines sont bloqués et doivent être signalés à l’OFAC, décident les responsables américains, indiquant que “toutes les entités qui appartiennent, directement ou indirectement, individuellement ou dans leur ensemble, 50 % ou plus à une ou plusieurs personnes bloquées sont également bloquées”, sauf en cas d’une licence générale ou spécifique délivrée par l’OFAC.
En plus, le département du Trésor américain prévient que les institutions financières et les autres personnes qui se livrent à certaines transactions ou activités avec les entités et les personnes sanctionnées peuvent s’exposer à des sanctions ou faire l’objet d’une mesure d’exécution.
Sanctionné également par le Canada, l’ancien président de la Chambre des députés rejoint les deux autres politiciens Rony Celestin et Hervé Fourcand sanctionnés par OFAC en décembre dernier, pour avoir abusé de leur pouvoir pour poursuivre les activités de trafic de drogue dans la région. Le Trésor américain dit qu’il continuera de prendre des mesures à l’encontre des personnes responsables de l’instabilité en Haïti.