Haïti/Violences : le BINUH se dit alarmé

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Dans un communiqué publié ce mardi 9 mai, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dit être alarmé de la montée de la violence dans le pays depuis le début de l’année 2023.

Au cours du premier trimestre de l’année 2023, la violence des gangs s’est accrue en fréquence et en intensité. Les cas de meurtres, de blessures et de kidnappings ont augmenté de plus de 28 % par rapport au trimestre précédent. De nombreux établissements médicaux sont fermés et des écoles sont actuellement utilisées comme bases par des gangs, constate la cellule qui représente l’ONU dans le pays.

« Haïti a besoin d’une assistance immédiate pour contrer l’augmentation de la violence des gangs armés et développer sa police », soutient la Représentante Spéciale. Aussi, Madame Maria Isabel Salvador souligne « le besoin urgent du déploiement, autorisé par le Conseil de sécurité, d’une force internationale spécialisée ».

Le BINUH et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont documenté, dans leur dernier rapport de janvier à mars 2023, des attaques d’une extrême cruauté contre la population, faisant au moins 1 634 victimes qui ont été tuées, blessées ou enlevées par rapport aux 674 victimes dans la même période en 2022.

Tous les quartiers de la capitale, y compris des quartiers auparavant considérés comme lieux sûrs, ainsi que le département de l’Artibonite sont désormais affectés. Les violences sexuelles continuent d’être utilisées par les gangs comme une arme pour terroriser, punir et soumettre les populations. En l’espace de quelques jours du mois d’avril, au moins 49 femmes ont été brutalement violées lors d’une attaque de gangs contre le quartier de Brooklyn, Cité Soleil, lit-on dans le communiqué du BINUH.

Dans certains cas, des membres de gangs ont fait irruption dans des zones et ont tiré à vue pour tuer le maximum de personnes. Des jeunes garçons et des jeunes filles ont été aussi victimes de balles perdues alors qu’ils se trouvaient dans leur salle de classe ou chez eux. Au moins, 42 enfants ont été tués, blessés ou enlevés au cours de la période considérée. Le rapport fait également état d’incidents au cours desquels les gangs ont utilisé des « snipers » pour cibler sans distinction des personnes se trouvant dans les rues ou dans leurs habitations. D’autres personnes ont été brûlées vives dans les transports publics.

Mouvement « Bwa Kale »

Le rapport souligne aussi la recrudescence des actes de lynchages contre des présumés éléments de gangs par des groupes d’individus. Des messages diffusés par certaines personnalités sur les médias sociaux ou dans les radios ont également appelé les citoyens à s’armer pour répondre à la violence des gangs.

Selon le BINUH, la violence ne fait que croître. Depuis le début du second trimestre, plus de 600 personnes, ont été tuées lors d’une nouvelle vague de violence extrême qui a touché plusieurs quartiers de la capitale, notamment Cabaret, Cité Soleil et Pétion-Ville. Certaines personnes ont été mutilées ou égorgées, tandis qu’au moins 49 femmes ont été victimes de viols collectifs dans la seule commune de Cité Soleil.

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