Le Tribunal Supérieur Électoral (TSE) a privé l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro de son droit de se porter candidat à la présidentielle jusqu’en 2030, en raison d’abus de pouvoir lors de la campagne électorale de l’année dernière. C’est la première fois que le TSE condamne un ancien chef de l’État.
Selon les informations rapportées par l’agence espagnole EFE, la figure de la droite brésilienne a été reconnue coupable d’abus de pouvoir pendant la campagne électorale de 2022 par cinq des sept membres du Tribunal Supérieur Électoral (TSE).
La sentence a été prononcée par le juge Alexandre de Moraes, qui a été la cible d’attaques virulentes de la part du pocketnarisme avant et pendant la campagne électorale. Selon lui, cette condamnation est une réponse au populisme dégradant qui se propage par des discours haineux et antidémocratiques, cherchant à tromper les électeurs.
L’accusation portée contre Bolsonaro était liée à une réunion qu’il avait convoquée avec une cinquantaine d’ambassadeurs étrangers à la résidence officielle de la présidence le 18 juillet 2022. Lors de cette réunion, Bolsonaro avait tenté de discréditer la transparence du système électoral et la démocratie elle-même. Benedito Goncalves, le rapporteur du processus, a soutenu la position de la majorité des membres du TSE qui ont jugé Bolsonaro coupable d’abus de pouvoir.
Les juges ont considéré cette rencontre organisée par Bolsonaro comme une tentative de tromper les électeurs et de saper la démocratie, en plus d’une utilisation abusive des biens publics et des médias.
Le juge De Moraes a souligné que cette réunion n’était pas une simple opinion personnelle, mais plutôt une campagne de désinformation systématique avec des mensonges permanents et frauduleux visant à subvertir et pervertir le processus électoral et la démocratie elle-même.
Il a ajouté que la liberté d’expression n’autorise pas l’agression par le mensonge, la désinformation et la fraude, ni n’est un outil pour les dirigeants populistes extrémistes.
“La décision du tribunal prouve que des attaques abusives contre le système judiciaire et l’ordre juridique ont été perpétrées. Pour cette raison, j’enverrai une pétition à l’avocat général du gouvernement pour qu’il étudie la possibilité de demander réparation”, a déclaré Dino, un allié important du président Luiz Inácio Lula da Silva.
De son côté, le ministre brésilien de la Justice, Flávio Dino, a déclaré ce vendredi que cette décision permettait au gouvernement d’évaluer la possibilité de demander réparation pour les dommages causés.
En revanche, la décision du TSE de le rendre inéligible jusqu’en 2030 pour avoir abusé de son pouvoir et utilisé de manière abusive les médias publics lors des élections de 2022 est un coup dur, a déclaré Bolsonaro, affirmant qu’il continuerait à travailler dans les limites de la Constitution, sans reconnaître la valeur de ses efforts.
“Aujourd’hui, je souffre d’une disqualification, je n’aime pas être inéligible en politique. Cette phrase n’est pas la mienne : personne ne tue, personne ne meurt”, a-t-il ajouté.
L’ancien président de 68 ans ne pourra pas se présenter à des postes électifs ni occuper de postes dans l’administration publique pendant huit ans.