Dans un communiqué de presse daté du jeudi 13 juillet 2023, le Réseau de défense des droits humains (RNDDH) recommande aux autorités étatiques de tout mettre en œuvre pour mettre fin à la protection du chef de gang armé Vitelhomme Innocent et démanteler tous les gangs armés afin de rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays.
L’organisation souligne que le pouvoir du chef de gang Vitelhomme Innocent, qui dirige le gang “Kraze Baryè”, augmente chaque jour et qu’il prend délibérément le contrôle des communes de la Croix-des-Bouquets, de Delmas, de Pétion-ville et de Tabarre, sous le regard du haut commandement de la PNH.
Dans la nuit du 13 juin 2023, des membres de ce gang se sont introduits dans la résidence privée de la journaliste de Radio Vision 2000 et propriétaire de Télé Pluriel, Marie Lucie Bonhomme. Ils ont saccagé sa maison avant de procéder à son enlèvement. “Elle a été conduite au fief du gang Kraze Baryè, où elle a été soumise à un interrogatoire conduit par Vitelhomme Innocent qui, vers 5 heures du matin, a ordonné à ses sbires de la relâcher”.
Quelques jours plus tard, le 20 juin, à Tabarre, des bandits armés ont enlevé son conjoint, Pierre Louis Opont, ancien président du Conseil Électoral Provisoire (CEP). Jusqu’à présent, il n’a pas été libéré après plus de 20 jours de séquestration. Pour réclamer sa liberté, la structure SOS journaliste annonce une marche pacifique prévue pour le dimanche 16 juillet à Pétionville.
Parallèlement, le RNDDH documente plusieurs autres cas d’assassinats, de tentatives d’assassinats et d’attaques armées survenues entre le mois de mai et le début du mois de juillet. Ces actions marquent une recrudescence des actes de banditisme enregistrés plus d’un mois après le lancement du mouvement Bwa Kale, qui avait favorisé une amélioration tangible de la situation sécuritaire dans le pays et contribué à réduire l’arrogance des bandits armés.
Au moins 40 personnes ont été enlevées, 75 ont été assassinées et plusieurs autres ont échappé à des tentatives d’assassinat, entre le 1er mai et le 12 juillet 2023.
Le RNDDH critique vivement l’inertie des autorités étatiques ainsi que de l’institution policière face à la détérioration de la situation sécuritaire.
“C’est le mutisme total du côté des autorités étatiques qui livrent encore une fois la population haïtienne aux bandits,à charge pa elle de résoudre les problèmes d’insécurité auxquels elle est confrontée”, déplore le RNDDH.
Ainsi, dans la commune de la Croix-des-Bouquets, une chasse aux sorcières, qualifiée de processus de nettoyage par certains résidents de Lilavois et de Bon Repos, est menée sur la base de préjugés, un acte discriminatoire qui consiste à juger une personne en raison de son apparence physique.
Des personnes ciblées sont exécutées par des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) avec la complicité de riverains. Elles sont accusées de servir de relais pour le compte du gang armé de Canaan qui manifeste sa volonté de prendre le contrôle de Lilavois, ajoute le RNDDH.
L’organisation appelle donc les agents de la PNH à mettre fin aux exécutions sommaires qui se produisent dans la Croix-des-Bouquets. Elle recommande l’arrestation, conformément à la loi, des personnes soupçonnées d’avoir commis des actes criminels afin qu’elles puissent être traduites devant les instances judiciaires et répondre des accusations portées contre elles.