Reprise timide des activités à Carrefour-Feuilles

0

Après être tombée aux mains des gangs armés à la fin du mois d’août dernier, la communauté de Carrefour-Feuilles, composée de 24 quartiers, commence à reprendre timidement ses activités. Certains résidents, qui avaient fui leurs domiciles, font leur retour progressivement, mais la peur et la crainte se lisent sur le visage de plus d’un.

Pour ce début du mois de novembre 2023, le transport en commun fonctionne à plein régime, de “Bò Stad” à Tunnel, avec les passagers et les chauffeurs qui reprennent leur éternelle querelle concernant le prix du tronçon. Le marché Tunnel est bien achalandé, avec de petits marchands étalant leurs produits le long du trottoir de la route menant à Sico, comme on peut le constater.

Parallèlement, des travaux d’assainissement sont en cours un peu partout afin de faciliter la reprise totale des activités dans cette zone qui a été la cible des criminels du gang de Grand-Ravine, dirigé par Destina Renel, alias Ti-Lapli. L’Avenue Magloire Ambroise, non loin de l’église Wesleyenne, reste encore bloquée en raison des alluvions jonchant la voie. Mais, une bonne partie a été libérée à la fin du mois d’octobre.

Certaines institutions scolaires, dont le lycée de Carrefour-Feuilles ont rouvert leurs portes depuis le début du mois d’octobre. S’il avait l’habitude de fonctionner en double vacation, le Lycée de Carrefour-Feuilles n’opère actuellement qu’en matinée. Cette situation résulte, selon une source proches de cet établissement scolaire, du nombre de déplacés, tant parmi les enseignants que parmi les élèves.

Si certains quartiers de cette communauté de Port-au-Prince se repeuplent, d’autres, par contre, restent vides. De véritables déserts. Fouchard, Carrefour Saintus, Thimoléon, haut Impasse Eddy, Caridade, à Savane-Pistache, entre autres, ces “territoires perdus” restent inhabités à cause de la présence des individus surarmés qui y circulent, selon les déclarations d’un habitant de la zone.

Attaqués par des membres de gangs armés revenant de Grand-Ravine, des milliers d’habitants de Carrefour-Feuilles avaient fui, en trombe, leurs domiciles pour se réfugier ailleurs. Un rapport de l’organisation Internationale de la Migration (OIM), publié en septembre dernier, avait révélé que plus de 20 000 personnes ont été contraintes de quitter leurs domiciles à Carrefour-Feuilles et à Savane-Pistache en raison de la violence criminelle des gangs armés.

Wilder Sylvain

📸: Erickson ALCINÉ

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici