Les habitants de Pont-Sondé, une localité de la commune de Saint-Marc, ont vécu une journée de terreur le jeudi 3 octobre. Vers trois heures du matin, des hommes armés du gang “Gran Grif” ont ouvert le feu, causant plus de 70 morts et près d’une vingtaine de blessés graves sans compter des disparus, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). Ce massacre met en lumière l’incapacité flagrante des dirigeants actuels à assurer la gestion de l’appareil étatique et à garantir la sécurité de la population.
Garry Conille, chef du Conseil de la Police Nationale d’Haïti (CSPN) n’a jamais raté l’occasion de répéter cette fameuse phrase : “le gouvernement va reprendre le contrôle du pays de maison en maison, de quartier en quartier et de ville en ville”. Pour ses 100 jours au pouvoir, outre les chiffres de ses multiples réunions et visites, çà et là, qu’il garde à son actif, il y a aussi des morts, notamment ceux de Pont-Sondé. Plus le temps passe, plus les autorités de la nouvelle transition se montrent incapables de redresser la barque du pays.
À Pont- Sondé, les bandits ont fait tomber les masques que portaient les 9 Conseillers-Présidents et le Premier ministre avec son cabinet ministériel. L’échec essuyé par les “gouvernants” vient, une fois de plus, renforcer la capacité des bandits armés qui veulent prendre en otage toute une population civile. Si les gangs le veulent, ils le font, car ils ont le pouvoir à cet effet.
Plus de 400 policiers et soldats sont déployés en Haïti dans le cadre de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité pour combattre les bandes criminelles. Malgré cela, la commune de Ganthier et la zone de Pont-Sondé sont tombées aux mains des malfrats. À Pont-Sondé, l’exécutif subit un nouvel échec en matière de gouvernance sécuritaire.
La crise sécuritaire persiste. Les axes routiers testent encore inaccessibles. Des habitants peinent encore à retourner chez eux. Les gangs continuent d’assassiner les membres de la population civile. Entre-temps, les deux branches de l’exécutif se battent pour un pouvoir qui n’en est pas un.
Wilder Sylvain