Haïti : une proposition des chefs de gangs attendue suite à l’appel de Kemi Seba

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En réponse à l’appel au cessez-le-feu lancé par le militant panafricain Stellio Gilles Robert Capo Chich dit Kemi Seba, les chefs de gangs haïtiens devraient prochainement rendre publique une proposition, témoignant de leur adhésion à cette initiative.

Lors d’une conférence tenue ce lundi, Kemi Seba a affirmé que plusieurs chefs de gangs avaient répondu favorablement à son appel visant à rediriger leurs actions contre les véritables ennemis de la nation haïtienne. « Depuis notre arrivée en Haïti, plusieurs chefs de gangs nous ont contactés. Dans les prochains jours, nous rendrons publiques leurs propositions en réponse à notre appel », a-t-il déclaré.

L’appel du panafricaniste béninois invitait les gangs à cesser les violences envers la population haïtienne et à se retourner contre ceux qui les ont armés. Il a précisé : « Les ennemis des gangs ne sont pas le peuple haïtien, mais ceux qui leur ont fourni les armes pour tirer sur ce peuple. »

Il a également indiqué que les chefs des gangs les plus influents envisageaient de se constituer en force citoyenne pour lutter contre le néocolonialisme. « C’est pourquoi les gouvernements américain, français et canadien ne souhaitent pas notre présence ici : ils veulent faire croire aux Noirs que leur ennemi est un autre Noir », a-t-il affirmé.

L’activiste a insisté sur la nécessité pour les Noirs de reconnaître leur fraternité afin de changer la dynamique actuelle. « Lorsque les gangs comprendront qu’ils ont un ennemi commun, comment ceux qui ont colonisé les esprits pourront-ils continuer à opérer ? » a-t-il souligné.

Par ailleurs, Kemi Seba exhorte les Haïtiens à compter sur leurs propres forces pour libérer le pays du joug des colonisateurs. Il estime qu’Haïti n’a pas besoin d’aide internationale pour prospérer, mais plutôt de l’unité démontrée lors de la cérémonie du Bois Caïman. Il a conclu : « Haïti représente un problème géostratégique pour l’oligarchie occidentale. Votre proximité avec les États-Unis fait que, si une révolution survient ici, la situation pourrait devenir bien plus préoccupante pour eux qu’elle ne l’a été avec Cuba. »