Joverlein Moïse a dézingué Washington, qu’il accuse d’avoir trahi son père Jovenel Moïse 

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Dans un entretien exclusif accordé au Dr Jean Fils-Aimé, Joverlein Moïse a fait une récapitulation du mandat de son père jusqu’à son assassinat. Il en a profité pour tenir Washington responsable de ce magnicide.

Le président Jovenel Moïse avait réalisé que pour mettre fin au règne des gangs, il fallait arrêter 90 % des élites du pays, tant politiques qu’économiques. En ce sens, il a préféré les informer qu’il détenait des informations compromettantes sur eux et leur demander de suspendre leurs malversations, ce qui a provoqué un calme dans le pays les mois précédant son assassinat, retrace l’ancien conseiller informel du chef de l’État.


L’ingérence de Washington dans le changement de Premier ministre

Plus loin, Joverlein, qui s’est réfugié au Canada depuis le crime odieux du 6 au 7 juillet 2021, a révélé que le changement de Premier ministre (Claude Joseph à Ariel Henry) moins d’une semaine avant l’assassinat n’était pas un choix personnel de son père, mais le résultat de l’ingérence directe de la communauté internationale, plus précisément de Washington.

Dans cette interview, Joverlein Moïse a fait plusieurs déclarations choquantes, surtout sur la mainmise des élites politiques et économiques ainsi que de l’international sur la gouvernance du pays.


Selon lui, tous les candidats aux élections haïtiennes sont les choix de Washington, peu importe celui choisi par la population. “Initialement, mon père était arrivé à la tête du pays suite à l’aval de Washington”, assure-t-il, précisant qu’en réalisant qu’il avait les mains liées, « Nèg Bannann Nan » avait commencé à se détacher du système.


Toutefois, selon lui, la famille ne croyait pas que les États-Unis auraient permis un tel acte d’exécution en plein XXIᵉ siècle, encore moins à l’ère de la technologie.


Joverlein Moïse confirme que le pays n’appartient pas au peuple haïtien ou, du moins, il ne revient pas à la population de prendre les grandes décisions. “En Haïti, c’est une poignée d’une centaine de personnes faisant partie des classes politiques et affaires qui dirigent tout”, soutient celui qui poursuit ses études en sciences politiques.

CRÉDIT PHOTO : VALÉRIE BAERRISWYL

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