Moïse Jean Charles, le « pseudo révolutionnaire » face au pouvoir du gain ?

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Après avoir réalisé une courbe de 90 degrés l’année dernière pour rejoindre le Conseil Présidentiel de Transition, structure qu’il dénonçait dès sa conception, l’ancien sénateur Moïse Jean Charles, chef du parti « Pitit Dessalines » veut quitter la barque après 12 mois de jouissance et de manœuvres morbides pour accaparer le pouvoir politique. Lors d’une interview accordée à Magik9 ce lundi, l’autoproclamé « révolutionnaire haïtien » menace de demander à son représentant au sein du Conseil de se retirer dans un délai de deux semaines si rien n’est fait pour soulager le « peuple haïtien ».

Comme si pour Moïse Jean Charles, le pays était dirigé et gouverné depuis 12 mois, alors que Vertilaire est le responsable des « chantiers justice et sécurité » au sein de cette structure collégiale-présidentielle depuis son installation. Après son silence de cimetière sur les maux du peuple haïtien, le « bombardier du Nord » souhaite, maintenant, refaire son image en faisant des agitations politiques. Pour M. Moïse, il faut des actions concrètes du Conseil présidentiel de transition pour redresser la barque du pays. Sinon, il demandera au représentant de son parti, Emmanuel Vertilaire, de démissionner et, paradoxalement, il reprendra les mobilisations populaires pour renverser le gouvernement et le CPT.

Moïse Jean Charles, secrétaire général de « Pitit Dessalines », à chaque fois qu’il ne trouve pas ce qu’il veut dans le partage du gâteau (partage de responsabilités) brandit des menaces pour faire chanter les conseillers et le gouvernement. On se souvient de son discours enflammé lors de la nomination des directeurs généraux à l’encontre des conseillers et d’une partie du secteur privé des affaires. Pour lui, on « écarte ses proches du Conseil de la Banque nationale de Crédit (BNC) ».

L’image qu’on retient de l’ancien sénateur aujourd’hui, qui symbolisait par le passé la résistance face au « système politique et économique haïtien », est celle d’un homme complaisant cherchant à tout prix à prendre plus de pouvoir à travers son représentant Emmanuel Vertilaire. L’image qu’on retient de lui est celle d’un démagogue, faisant ainsi des contestations populaires des outils de pression et de chantage contre le « système ».

Au passage, il faut souligner que le représentant de « Pitit Dessalines » au Conseil présidentiel de Transition, Emmanuel Vertilaire, est impliqué dans une affaire de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Malgré les poursuites judiciaires en cours et les convocations de la justice, Moïse Jean-Charles est resté fidèle à M. Vertilaire, ne manifestant pas une volonté forte de faire la lumière sur l’affaire. Il parle de « persécution politique ».

Comment un homme qui invitait le peuple haïtien à se diriger vers les banques commerciales sous le pouvoir d’Ariel Henry afin d’obtenir « ses transferts en devise américaine » est-il aujourd’hui silencieux sur cette affaire ? Comment un homme comme Moïse Jean Charles, qui dénonçait la corruption et l’injustice, continue-t-il à soutenir publiquement son représentant impliqué dans la corruption ?

Wilder Sylvain