Un groupe de 42 Haïtiens ayant traversé la mer des Caraïbes à bord d’un voilier de 6 mètres a débarqué près de Long Bay, en Jamaïque, vers 6 heures du matin, le dimanche 18 mai. Ils ont été rapatriés plus de 24 heures après leur arrivée, malgré l’appel d’un groupe de défense des droits de l’homme.
Lundi soir, les 42 ressortissants haïtiens, comprenant des hommes, des femmes, des enfants, ainsi qu’une femme enceinte en fin de grossesse, ont été rapatriés depuis le quai de Boundbrook à Port Antonio, selon le journal jamaïcain CNW. Les autorités ont également indiqué qu’un autre groupe de migrants haïtiens, précédemment hébergé dans un centre à St. Mary, devrait être rapatrié prochainement.
Ces expulsions interviennent alors qu’Haïti traverse une crise multidimensionnelle sans précédent, marquée par l’emprise des gangs, qui forcent des familles à fuir leurs domiciles pour vivre dans des camps exposés à la maladie et aux violences sexuelles.
Lundi, l’organisation de défense des droits des migrants Freedom Imaginaries, basée en Jamaïque, a publié un communiqué exhortant le gouvernement à suspendre les expulsions et à garantir aux Haïtiens un accès à une procédure d’asile équitable et efficace.
L’organisation a souligné l’aggravation de la crise en Haïti, exacerbée par la violence des gangs et la détérioration des conditions humanitaires, ayant causé le déplacement de plus d’un million de personnes et la mort de plus de 5 600 personnes rien qu’en 2024, selon CNW.
« La crise frappe plus durement les femmes et les enfants, victimes de violences sexuelles systématiques, représentant plus de la moitié de la population déplacée », précise le communiqué relayé par Caribbean National Weekly.
Malene Alleyne, fondatrice et avocate spécialisée en droits humains, a appelé les autorités jamaïcaines à fournir un abri et une protection juridique aux migrants. Elle a rappelé que « le droit international ne laisse aucun doute : le renvoi forcé de personnes vers un lieu où elles risquent d’être persécutées, torturées ou de subir d’autres préjudices graves constitue un refoulement, strictement interdit par le droit international des réfugiés et des droits humains ».
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