Haïti-Insécurité : “nous sommes les seuls à faire face aux bandits”, déclare un policier kényan

0
1148

Dans un entretien accordé à EFE, les policiers kenyans déployés en Haïti à travers la Force Multinationale expriment leur grogne. Ces officiers ont même lancé des critiques concernant la structure de la mission.

“ Nous sommes les seuls à faire face aux bandits. Les policiers des autres pays sont responsables de la sécurité des bâtiments ou de l’évacuation des blessés. La partie dangereuse est tout pour nous “, déclare l’un des officiers à l’agence de presse espagnole, sous couvert d’anonymat.

Plus loin, cet officier a même reconnu que les bandits ont de meilleures armes qu’eux.

Les policiers consultés par EFE se plaignent de conditions de travail précaires, de décisions stratégiques erratiques et de problèmes de paiement.

“ Les blindés sont constamment en panne. Nous n’avons pas de couverture aérienne. Et même ainsi, on nous ordonne de nous déployer sur plusieurs fronts”, raconte un officier.

PUBLICITÉ

Certains se disent eux-mêmes « spécialistes » pour éviter les patrouilles. Tout dépend de qui vous connaissez dans le commandement, a révélé l’un des policiers.

Selon les témoignages, plusieurs opérations ont échoué en raison d’un manque de soutien ou de décisions qu’ils jugent inappropriées.

À souligner, depuis leur arrivée, deux d’entre eux ont été tués, particulièrement dans l’Artibonite, et d’autres ont été blessés, dont à Kenscoff.

Le Kenya avait promis 1 000 policiers à Haïti pour combattre les gangs aux côtés de la Police nationale. Jusqu’à présent, environ 800 ont été déployés. Et, conformément à leur principe de rotation, en juillet prochain, 400 des policiers déployés sur le sol dessalinien rentreront chez eux.

Pendant ce temps, la population haïtienne se demande à quoi sert la venue des policiers kenyans dans le pays, puisque, sous leurs yeux, les gangs continuent de gagner du terrain dans la capitale et ailleurs, de massacrer les habitants, de violer et d’incendier tout sur leur passage.

Crédit photo : Odelyn Joseph / AP