Ce dimanche 18 mai, Haïti a célébré le 222e anniversaire de son drapeau national au Cap-Haïtien, marquant un changement scandaleux par rapport à la tradition qui voulait que cette commémoration se tienne à l’Arcahaie, berceau historique du bicolore. Cette délocalisation a été motivée par l’insécurité persistante, surtout sur la route nationale #1, contrôlée par des gangs armés.
L’État, sous la commande du fameux Conseil Présidentiel de Transition ayant à sa tête l’économiste Fritz Alphonse Jean, a fêté pour 400 millions de gourdes au Cap-Haïtien. Délocalisation forcée, dépenses multiples, marronnage des autorités face aux bandits, cette célébration a suscité des réactions mitigées.
La cérémonie officielle a débuté par un Te Deum solennel à la cathédrale Notre-Dame de la deuxième ville du pays, en présence du coordinateur du Conseil Présidentiel de Transition, Fritz Alphonse Jean, des conseillers-présidents Emmanuel Vertilaire et Frinel Joseph, du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, ainsi que de plusieurs membres du gouvernement.
Une population en grogne
La célébration n’a pas été exempte de tensions. Des manifestations ont eu lieu. Plusieurs citoyens se sont massés sur la place pour exprimer leur mécontentement face à l’inaction des autorités sur le plan sécuritaire.
Des pneus enflammés ont été signalés à la veille de l’événement, illustrant le climat de frustration et d’insécurité qui prévaut dans le pays.
L’économiste Fritz Alphonse Jean, lors de sa prise de parole, a été chahuté par les membres de la population, le qualifiant de gaspilleur de fonds publics, de nul, d’imposteur, entre autres.
Pour plus d’un, la délocalisation de la célébration du 222ᵉ anniversaire du bicolore national au Cap-Haïtien ne fait que montrer à quel point la situation est compliquée et le niveau de faiblesse de l’État pour tout pallier en vue d’un lendemain meilleur pour le pays.