Élue avec le soutien de 167 États membres, Annalena Baerbock, ancienne ministre allemande des Affaires étrangères, succède à Philémon Yang, ancien Premier ministre du Cameroun. Elle promet une ONU plus efficace et plus inclusive, dans un contexte mondial marqué par plus d’une centaine de conflits, les inégalités et la paralysie du multilatéralisme.
Annalena Baerbock est élue présidente de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, ce 2 juin 2025. À 44 ans, elle devient la première femme allemande, et la 5e femme dans l’histoire de l’ONU, à occuper cette fonction.
Avec 167 voix sur 193, l’ancienne ministre allemande des Affaires étrangères entame un mandat qui débutera officiellement en septembre, à la veille de l’ouverture de la session annuelle. « La paix et le développement ne peuvent être pérennisés que si la moitié de l’humanité — les femmes — a une place sur un pied d’égalité », a-t-elle déclaré lors de sa prise de parole.
Dans un contexte mondial très instable avec plus de 120 conflits armés, des inégalités croissantes et un multilatéralisme en crise, Mme Baerbock souhaite que son mandat soit placé sous le signe du renouveau. Elle a aussi exprimé sa volonté de faire de l’ONU une organisation « sous pression » capable de répondre efficacement aux défis d’aujourd’hui.
« Notre objectif commun est d’avoir une organisation plus souple, plus robuste, plus efficace, une organisation capable d’atteindre ses objectifs de paix, de développement et de justice », a-t-il indiqué.
La réforme structurelle portée par l’initiative ONU 80, lancée en mars dernier par le Secrétaire général, Antonio Guterres est l’un de ses chantiers prioritaires.
Mme Baerbock supervisera le processus de sélection du prochain secrétaire général, car le second mandat d’António Guterres touche à sa fin. Elle a également souligné « l’importance de la transparence et de l’inclusivité » dans cette nomination, tout en rappelant que chaque État membre, grand ou petit, dispose d’une voix à l’Assemblée générale.
Antonio Guterres a salué une élection « historique », en soulignant l’expérience diplomatique de Mme Baerbock et la pertinence de son slogan « Mieux ensemble » (Better Together). Il a aussi rappelé que l’ONU traverse « un moment difficile et incertain », minée par une succession de crises : guerres, dérèglement climatique, pauvreté galopante, montée de la méfiance, et institutions figées dans « le monde d’hier ».
La nouvelle responsable a souligné le rôle central de l’Assemblée générale face à l’inaction du Conseil de sécurité, souvent paralysé par le droit de veto de ses cinq membres permanents. « L’Assemblée générale demeure le seul organe véritablement universel chargé des responsabilités de maintien de la paix et de la sécurité, de promotion du développement, d’éradication de la pauvreté, de lutte contre les maladies infectieuses, de promotion du désarmement, de sauvegarde des droits de l’homme et de protection de l’environnement », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York après son élection.
UN Photo/Manuel Elias