Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Albert Ramdin, a déclaré qu’Haïti était la priorité absolue de son mandat 2025-2030, dans un contexte de crise politique, sécuritaire et humanitaire croissante.
« J’ai fait d’Haïti une priorité et nous travaillons actuellement très dur sur ce dossier. C’est un effort qui touche au cœur de l’OEA, au regard de ses principes fondamentaux : la démocratie, les droits de l’homme, la sécurité et le développement. Or, en Haïti, malheureusement, toutes ces questions sont actuellement remises en question, en l’absence d’un gouvernement légitime », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée au Sunday Gleaner la semaine dernière.
Une stratégie régionale coordonnée
M. Ramdin a réaffirmé sa détermination à relancer le groupe des amis d’Haïti au sein de l’OEA et à travailler en étroite collaboration avec la CARICOM. Il a aussi salué les initiatives prises par l’organisation régionale pour former le Conseil présidentiel de transition.
« La CARICOM an accompli un travail remarquable pour faciliter un processus de gouvernance en réunissant les parties prenantes pour former le Conseil présidentiel de transition. Je salue toutefois les efforts de la CARICOM, notamment ceux du Groupe des personnalités éminentes, des présidents de la CARICOM du Guyana et du Suriname, ainsi que de la Barbade et maintenant de la Jamaïque », a-t-il souligné.
L’OEA travaille sur une « Feuille de route haïtienne » basée sur cinq piliers, en alignement avec le cadre du CARICOM. Le premier objectif est de rétablir la sécurité, en particulier dans les zones les plus vulnérables.
« Nous devons garantir la liberté des routes d’accès aux personnes ayant besoin d’aide.
Nous devons sécuriser les ports. Il est donc essentiel de prendre en compte les différentes formes de sécurité. La sécurité et l’aide humanitaire doivent être assurées, mais elles doivent être bien organisées », a insisté M. Ramdin, qui prévoit de présenter le plan aux autorités haïtiennes, à la CARICOM et aux Nations unies.
M. Ramdin appelle à des réformes politiques, constitutionnelles et économiques, en collaboration avec d’autres partenaires régionaux et internationaux tels que la Banque interaméricaine de développement, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture.
« Nous devons mobiliser les acteurs politiques mobilisés par la CARICOM pour élaborer un programme d’avenir pour Haïti, en termes de réformes politiques et constitutionnelles, ainsi que de reconstruction économique. Les questions clés liées à la santé, à l’éducation et à la sécurité devraient nous conduire à des élections », a-t-il conclu.