L’Organisation des Nations unies (ONU), dans un rapport publié ce 1ᵉʳ août, tire la sonnette d’alarme sur la détérioration rapide de la situation sécuritaire en Haïti. Entre avril et juin 2025, près de 2 000 personnes ont été tuées ou blessées dans un climat de violence croissante alimenté par les gangs armés.
Selon le document, au moins 1 520 personnes ont été tuées et 609 autres blessées, principalement dans la capitale de Port-au-Prince, mais aussi dans les départements de l’Artibonite et du Centre. Le rapport recense également 185 enlèvements et 628 cas de violences sexuelles pendant la même période.
L’ONU souligne que la majorité de ces victimes, environ 64 %, ont été atteintes lors d’interventions menées par les forces de sécurité contre les groupes criminels, dont plus d’un tiers par des frappes de drones. Par ailleurs, 15 % des morts ou blessés étaient des civils sans lien avec les gangs, fauchés dans leur quotidien.
Quatre membres des forces de l’ordre ont également perdu la vie dans ces opérations. Le rapport note en outre que 12 % des victimes sont tombées lors d’attaques menées par des groupes d’autodéfense, notamment le mouvement « Bwa Kale », qui s’en prend à des présumés bandits ou à leurs supposés complices.
Cette spirale de violence a poussé plus de 1,3 million de personnes à fuir leur domicile. Pour l’ONU, il est urgent que les autorités haïtiennes intensifient leur action contre les gangs, tout en respectant les droits humains. L’organisation appelle également la communauté internationale à accélérer le déploiement de la Mission multinationale de sécurité et à lutter activement contre le trafic d’armes qui alimente cette crise.