Dans un rapport trimestriel sur la situation des droits de l’homme en Haïti pour la période de janvier à mars 2025, l’ONU révèle que 1 617 personnes ont été tuées, 580 blessées et 161 enlevées. En plus, 319 cas de violences sexuelles ont été enregistrés.
Jusqu’au 31 mars, 1 041 229 personnes figuraient sur la liste des déplacés en raison de la violence des criminels armés, soit une augmentation de 48 % par rapport à septembre 2024, précise ce rapport de 20 pages rendu public ce mercredi 30 avril.
L’ONU, à travers le Bureau Intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), souligne la progression de l’influence territoriale et des abus des droits de l’Homme commis par des gangs dans la capitale, dans les régions de l’Artibonite et du Plateau Central, des exécutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires impliquant la police, la violence perpétrée par des groupes d’autodéfense et des membres de la population (Bwa Kalé), entre autres, tire la sonnette d’alarme face à de graves cas d’abus des droits de l’Homme.
Recommandation
Les Nations unies recommandent :
• à la communauté internationale de maintenir Haïti dans son agenda et d’accélérer le déploiement complet de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), conformément aux normes et standards en matière de droits de l’homme, telle que prévue par la résolution 2699 (2023) du Conseil de sécurité des Nations unies;
• aux États de la région, renforcer et augmenter le nombre des inspections des cargaisons à destination d’Haïti sur leur territoire, y compris dans les ports maritimes et les aéroports, conformément aux résolutions 2653 (2022) et 2752 (2024) du Conseil de sécurité des Nations unies, qui imposent un embargo sur les armes;
• au gouvernement haïtien d’accélérer l’installation des pôles judiciaires spécialisés pour lutter contre les crimes de masse, y compris les violences sexuelles, et les crimes financiers.
• Puis, avec le soutien de la communauté internationale, d’accélérer la mise en œuvre effective du processus de vetting au sein de la police et de traduire en justice les policiers accusés d’être impliqués dans des violations graves des droits de l’homme.
• Et, avec le soutien de la communauté internationale, de mettre en place un programme de réhabilitation et de réinsertion des mineurs impliqués dans les gangs.
Crédit photo: Dieu Nalio Chery/AP