Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) alerte sur les conséquences de la violence armée qui menace l’éducation de plus de 100 000 enfants d’âge scolaire, déplacés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince vers le Grand Sud. Les communautés locales, disposant de services sociaux déjà très limités, peinent à répondre à cette situation d’urgence.
« Pour de nombreuses familles en Haïti, la rentrée scolaire représente un moment d’espoir et de renouveau. Cependant, avec plus de 270 000 personnes déplacées vers le Sud, ces familles font face à d’immenses défis pour garantir l’éducation de leurs enfants », a déclaré Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti, dans un communiqué publié ce mercredi 11 septembre.
Les services locaux peinent également à absorber cet afflux d’enfants déplacés, perturbant davantage les systèmes éducatifs déjà fragilisés par la violence persistante, a ajouté M. Maes.
« Les enfants ont droit à une éducation sûre, afin de bâtir un avenir prometteur pour Haïti », a-t-il souligné.
D’après l’UNICEF, l’arrivée de 103 000 enfants d’âge scolaire déplacés dans le Grand Sud exerce une forte pression sur les infrastructures éducatives. À l’échelle nationale, près de 919 écoles dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite ont dû fermer, affectant environ 156 000 élèves. De nombreux enfants ont ainsi perdu une partie importante de leur année scolaire en raison de ces fermetures et de l’insécurité persistante.
Face à cette crise, l’UNICEF affirme collaborer étroitement avec le gouvernement haïtien pour atténuer les impacts sur l’éducation, notamment en réhabilitant des écoles endommagées, en installant des espaces temporaires d’apprentissage (TLS), en renforçant la capacité des enseignants et du personnel éducatif, et en fournissant des matériels scolaires essentiels.
L’organisation met également en place des transferts monétaires à destination des familles touchées, afin de couvrir les frais de scolarité et de soulager la pression financière pesant sur ces ménages. L’UNICEF supervise activement ces initiatives pour garantir que les enfants déplacés puissent retrouver le chemin de l’école et poursuivre leur scolarité.
Bruno Maes appelle la communauté internationale à fournir l’appui nécessaire pour répondre à ces besoins cruciaux, rappelant que chaque enfant mérite de retourner à l’école et de poursuivre son apprentissage.
L’UNICEF estime qu’un montant de 87 millions de dollars est nécessaire pour répondre adéquatement aux besoins liés à la rentrée scolaire dans ce contexte de crise. Au 1er août 2024, seulement 5,4 millions de dollars avaient été collectés.
Outre ces besoins urgents, à quelques semaines de la rentrée scolaire prévue pour le 1er octobre, de nombreuses écoles de la zone métropolitaine de Port-au-Prince restent occupées par des personnes déplacées à cause des violences des gangs. À ce jour, aucune garantie n’a été donnée quant à la disponibilité de ces établissements pour accueillir les élèves à temps.