Politique : « Nou Pap Konplis » interpelle l’OEA sur l’échec de la transition

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Dans une lettre ouverte adressée ce mercredi au Secrétaire général Albert Ramdin et à la communauté internationale, le regroupement citoyen « Nou Pap Konplis » dresse un constat d’échec de la transition politique en cours en Haïti, soulignant qu’aucune des formules appliquées jusqu’à présent n’a permis d’améliorer la situation chaotique du pays.

Cette lettre, transmise à l’occasion de la 54e Assemblée générale de l’Organisation des États Américains (OEA), rappelle que depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, Haïti est plongée dans une crise multidimensionnelle : insécurité généralisée, effondrement économique, et paralysie des institutions.

Selon le regroupement, deux transitions successives ont échoué à apporter des réponses durables, tandis que des milliers de professionnels ont quitté le pays. Une large partie de la capitale est aujourd’hui sous le contrôle de groupes armés, et l’État a perdu son autorité sur les principaux axes routiers. Le secteur de la santé est également à l’agonie, avec plus de 80 % des centres médicaux hors service.

« Nou Pap Konplis » déplore que depuis plus de 13 mois, le pays demeure dans une impasse politique, sécuritaire, économique et humanitaire. Aucun progrès institutionnel notable n’a été enregistré, et la pacification des gangs reste incertaine, malgré la présence du MSS.

Le groupe affirme que les élections et le référendum annoncés pour 2025 sont irréalisables, en raison du manque de légitimité du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), dirigé par Fritz Alphonse Jean, et du gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé, jugés inefficaces.

En conclusion, « Nou Pap Konplis » présente une transition qualifiée d’inefficace, incompétente et incapable de répondre à la gravité de la crise actuelle, tant sur les plans sécuritaire, humanitaire, sanitaire, économique que judiciaire.

Face à ce constat alarmant, le regroupement politique « Nou Pap Konplis » met fermement en garde contre toute modification ou prolongation de l’accord du 3 avril. Il estime qu’aucune révision de cet accord n’est acceptable dans le contexte actuel.

JuLe groupe interpelle la communauté internationale, en particulier l’OEA et la CARICOM, sur leur insistance à promouvoir des « solutions haïtiennes » jugées irréalistes. Selon eux, sans un changement de cap, ce ne sera pas seulement l’État haïtien qui s’effondrera, mais l’ensemble de la région caribéenne et latino-américaine qui pourrait être déstabilisée, en raison de l’inaction et du manque de leadership international face à la crise.

Devant cette impasse, « Nou Pap Konplis » appelle à l’instauration urgente d’une nouvelle transition, dirigée par une personnalité crédible, légitime et morale, soutenue par des acteurs de la société civile et des forces politiques non signataires de l’accord du 3 avril. Cette nouvelle équipe devrait avoir un agenda clair : rétablir la sécurité, organiser des élections et un référendum, et remettre Haïti sur la voie de la stabilité et du développement durable.

Enfin, le regroupement réaffirme sa conviction que l’OEA, en tant qu’organisation régionale, peut jouer un rôle déterminant dans la recherche de solutions. Il sollicite une attention soutenue aux besoins spécifiques d’Haïti, ainsi qu’un appui concret pour renforcer les institutions démocratiques, promouvoir le dialogue politique et améliorer les conditions de vie de la population.