La situation sécuritaire d’Haïti semble être, désormais, une priorité pour la communauté dite internationale. En effet, au cours de ces deux derniers mois, une pluie de sanctions s’abat à flot sur les têtes des gangs armés et celles de leurs patrons financiers. Après avoir sanctionné, au début du mois de novembre, le président du tiers du Sénat haïtien, Joseph Lambert, et l’ancien président de cette précieuse institution, Youri Latortue, le Canada, pays membre du Conseil de Sécurité des Nations unies (CSNU), a pris de nouvelles sanctions contre trois nouvelles personnalités de l’élite politique haïtienne. Il s’agit de l’ancien sénateur du Sud, Hervé Lénine Fourcand, de l’actuel Sénateur du Centre, Rony Célestin et de l’ancien président de la chambre des députés également ancien représentant de la circonscription de Delmas, Garry Bodeau. Toutes les (cinq) 5 personnalités politiques connues sanctionnées durant le mois en cours sont des membres, des alliés ou des anciens alliés du PHTK (Parti Haïtien Tèt Kale).
Le représentant du Sud-est au Parlement haïtien, Joseph Lambert, lui, qui était conseiller spécial de l’ancien président Michel Martelly, chef des Tèt Kale, est aujourd’hui sanctionné pour avoir utilisé sa fonction publique pour permettre les activités illégales des gangs armés en Haïti. Ce dernier, ces derniers jours, est très critique à l’égard de l’actuel Premier ministre Ariel Henry. C’est le même cas de figure pour l’ancien parlementaire également chef du parti politique Ayiti An Aksyon (AAA), Youri Latortue. L’ancien Sénateur, homme fort de la politique haïtienne, était aussi un conseiller spécial de Michel Martelly. Donc, un ancien allié du PHTK. Il est frappé d’un flot de sanctions du Canada également des États-Unis.
L’ancien président de la chambre des députés à la 50e législature, Garry Bodeau, est l’une des personnalités politiques sanctionnée par le Canada. Élu sous la bannière du parti politique Bouclier, l’ancien député de Delmas se faisait montre d’un amour sans failles pour le président d’alors, Jovenel Moïse quand il s’agissait de protéger ou de défendre des intérêts du PHTK.
Hervé Lénine Fourcand, membre du Parti Haïtien Tèt Kale, ancien sénateur du Sud, est l’objet de graves accusations dans la violence des gangs armés Haïti. Pour être impliqué dans la violence des civils armés dans le pays, M. Fourcand est sanctionné par le Canada. L’ancien Sénateur, qui était inculpé dans le dossier de trafic illicite d’armes illégales dans le Port de Saint-Marc en 2016 est aujourd’hui frappé de sanctions canadiennes.
Le sénateur Rony Célestin, membre du Parti Haïtien Tèt Kale, se trouve en proie aux nouvelles sanctions prises par le Canada. Également entrepreneur, Monsieur Célestin est un homme politique très influent dans le pays et qui aspire à être président. Au cours des derniers mouvements visant à réclamer la démission du Premier ministre, de facto, Ariel Henry, le Sénateur, en fonction, avait annoncé la mise en vente de tous ses biens dans le pays.
Ces nouvelles sanctions prises par le Canada contre ces personnalités de l’élite politique haïtienne qui avaient ou ont un lien direct avec le PHTK, visent une interdiction de transactions, ce qui aura pour effet de geler tout avoir qu’elles peuvent détenir dans le pays de Justin Trudeau. Après cette pluie de sanctions contres ces personnes importantes de la politique haïtienne, il revient à poser la question suivante : sommes-nous en passe d’assister au déclin du PHTK en Haïti ?