Et voilà Emmelie qui n’est pas prophète

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Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus.(Mathieu, 24 : 24).

Les servantes et serviteurs du Christ les plus orthodoxes pouvaient vous lancer, tout de go, en regardant la situation sécuritaire du pays, ces phrases : “Ce qui se passe en Haïti donne une allure apocalyptique, c’est la fin du monde”. “Jésus est à la porte”. REPENTEZ-VOUS ? Mais ceux qui en font usage de leur rationalité humaine peuvent vous dire tout le contraire. En vrai, il ya une réalité objective en Haïti. D’où viendra la solution au problème de la violence urbaine à laquelle le pays est en proie ? D’en haut ou d’en bas ? De quel côté viendra-t-elle ?

Les questions que nous avons posées dès l’entame de ce texte découlent d’une intervention bâclée réalisée par la ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète lors de sa participation à l’émission “Yvenert direct”, diffusée sur les ondes de la Radio Sans Fin (RSF). Ses lunettes bien ajustées sur son nez, madame Prophète admet, en toute surprise, que son gouvernement a perdu le contrôle d’une partie du territoire haïtien. Incroyable, mais… tristement vrai, pour écouter un tel discours sortant de la bouche d’une fonctionnaire de l’État, payée à partir des taxes directes ou indirectes prélevées sur la population haïtienne afin de donner des résultats. Elle a fait de l’Emmelie Prophète.

Madame a oublié si elle avait déclaré, lors de son installation le 14 novembre dernier, que « l’insécurité en Haïti est insoutenable et qu’aucun effort ne doit être économisé pour faire revenir la paix et la tranquillité dans tous les foyers et dans les rues de la République».

Si vous devez vous rendre aux Cayes, par voie terrestre, accepterez-vous de payer le droit de passage imposé par des civils armés à Martissant ? À une telle question, madame prophète répond qu’elle ne va jamais emprunter une telle voie. Peut-être nous sommes encore dans notre profond sommeil face sa réponse. Comment après un tel aveu d’impuissance de l’une des personnalités les plus importantes du gouvernement Ariel Henry, la population haïtienne ne donne aucune réponse à celle qui mange, dort, voyage au frais de la République ?

Sommes-nous obligés d’écouter madame Prophète mille fois pour saisir Mathieu 24 : 24 ? La dame fait de l’Emmelie Prophète. Elle exprime son aveu d’impuissance et son incapacité flagrante à piloter deux institutions très importantes pour le pays : Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique et ministère de la Culture et de la Communication.

Faire de l’Emmelie Prophète, c’est être payé pour ne donner aucun résultat alors que la population ne peut plus respirer. Faire de l’Emmelie Prophète, c’est le fait d’intégrer un gouvernement dont le chef est accusé dans l’assassinat d’un président de la République. Faire de l’Emmelie Prophète, c’est le fait de devenir ministre de la justice alors que les dossiers des journalistes assassinés, de l’assassinat du batônnier Monferrier Dorval, des massacres ne bougent pas d’un poil.

Emmelie Prophète, femme de lettres très importante et “respectueuse” de la littérature contemporaine haïtienne, se trouve parmi ceux qui “dirigent” le pays illégalement depuis environ 18 mois. Si dans ses différentes prises de parole, elle admet souvent que sa troupe et elle sont incapables de mener la barque du pays, mais, elle ne pense jamais à se retirer du gouvernement. Elle fait de l’Emmelie Prophète.

Madame Emmelie Prophète doit se rappeler de ses mots :  “Il nous faut et c’est nécessaire de réconcilier la société et l’État. Empêcher à ce dernier de reculer davantage. L’État n’a pas le droit de déserter le champ de ses obligations et de d’ignorer les revendications des observateurs et acteurs du système de la justice et de sécurité publique ainsi que la population”. En tout cas, elle fait de l’Emmelie Prophète.

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